Jusqu’à présent les pratiques de bondage, domination/soumission et sado-masochisme étaient perçues au mieux comme déviantes, au pire comme celles de gens anormaux, pervers ou malades. Mais Fifty Shades of grey (50 nuances de grey) et ses 125 millions de copies vendues dans le monde ont changé la perception du grand public à leurs sujets. Désormais le BDSM est devenu un sujet grand public infiltrant presque tous les domaines culturels comme le cinéma, la mode, la musique, ou la télévision.

Malgré tout la communauté S&M n’apprécie pas vraiment ce film à cause de son manque d’éthique et de communication verbale entre les personnages. En effet, Anastasia est manipulée et même contrainte à des actes sexuels qu’elle ne voudrait pas autrement, mais qu’elle accepte sans rien dire par timidité. En règle générale tous les actes doivent être librement consentis entre le maitre et sa soumise, car un acte sexuel imposé contre la volonté de quelqu’un n’est en aucun cas de la domination mais simplement un viol. Et puis normalement il existe toujours un safe word, un mot de sécurité permettant de tout arrêter si les limites sont franchies pour l’un ou l’autre. Dans plusieurs scènes de fifty shades la frontière entre viol et domination est brouillée, et cela pose un réel problème pour les personnes novices découvrant le monde du Bdsm au travers de ce film.

Mais la vraie question est de savoir si une femme peut être à la fois féministe et aimer se faire baiser comme une chienne soumise et obéissante au lit. Étonnement la réponse est oui pour 60%  des Américains  qui disent possible pour une femme de vouloir être dominé sexuellement par un homme et être encore une féministe.

Le bdsm une pratique de plus en commune chez les nouvelles générations. Selon une enquête réalisée par femme actuelles en 2013, deux tiers des moins de 35 ans ont déjà fait l’amour attachés, ligotés ou menottés. Le bondage a l’air de s’être imposé dans les pratiques sexuelles courantes des jeunes générations.

Plus étonnant encore la moitié des femmes interrogées ont déclaré dominer leur partenaire sexuel de temps à autre. Les rôles de dominant/dominé ne sont donc pas toujours figés avec d’un coté le mâle dominant et de l’autre la femelle soumise et obéissante. L’échange des rôles est pratiqué par 50% des couples. L’autre moitié semble conserver des rôles biens définis entre monsieur et madame.

Dans le passé, le BDSM était généralement représenté par les médias comme un fétiche sexuel tabou et dangereux. Mais le film Fifty Shades est sans doute l’élément perturbateur qui est venu bousculer ces perceptions en donnant une image plus positive, romantique, et socialement acceptable auprès du grand public. Les fessées, menottes, bandeaux, cravaches, ne choquent plus grand monde, excepté ceux restés cantonnés au sexe vanille.